GandSaroundtheworld

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Tel Aviv Partie 2

Bien… après la forme, le vécu et l’expérience, traitons le fond ! Pourquoi une économie nocturne, pourquoi mener une politique de la ville la nuit et quelles sont les applications concrètes que nous retirons de Tel Aviv ?

 

Introduction du contexte international :

 

Tout d’abord, il faut prendre en considération l’évolution de notre société, et par société j’entends le modèle à la base occidental qui a rayonné sur les derniers siècles. Ce modèle est aujourd’hui en pleine évolution car il n’est plus seulement occidental, les autres parties du monde y apportent leur pierre à l’édifice, le font changer.

Avant cette évolution, l’état-nation primait sur les cités. En parlant d’immigration il s’agissait de mesurer les flux de population d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre, souvent impulsés par les guerres ou leurs conséquences.

Evidemment ces flux migratoires en fonction des guerres sont encore présents, malheureusement. Et quoique faiblissants selon les observateurs à l’échelle du dernier siècle, ils restent une vraie problématique de société qui n’est pas le sujet d’aujourd’hui. Non, en vérité il s’agit d’une autre migration dont il est question. Celle de cité à cité. De métropole à métropole.

Dans ce schéma, l’attractivité culturelle, intellectuelle et économique d’une cité prime sur l’attractivité de son état. Comment le constate-t-on à l’heure actuelle ? Cela s’appelle le city branding ou marketing urbain en français. Les exemples sont nombreux et remontent : il est possible de citer « I ❤ NY », une campagne pour la promouvoir l’attractivité de la ville de New York à la fin des années 70, un logo encore populaire et beaucoup utilisé aujourd’hui. Egalement des exemples comme « I Amsterdam », « OnlyLyon » « ThinkLondon » ont été des slogans marquants qui révèlent en vérité un changement de dimension des villes dans leur communication.

En termes de tourisme, d’attractivité économie, ou pour attirer les investissements et intellectuels, les villes se dotent aujourd’hui de services marketing performants qui œuvrent à la visibilité de la cité et à son rayonnement à l’international. La ville de Toulouse par exemple a récemment réalisé un spot publicitaire TV institutionnel, ou encore la ville de Tel Aviv qui a externalisé le marketing, confié à une agence sur fonds privés dont le seul métier et rôle et de développer le rayonnement de la ville blanche à l’international.

Ainsi les flux migratoires ne se font plus à l’échelle des états, mais une véritable guerre des cités à qui sera la plus attractive, se livre, chacun à son échelle.

 

Pourquoi une politique de la ville la nuit ?

Dans ce contexte, on parle de la conduite d’une politique de la ville la nuit afin de rendre le champ nocturne non seulement attractif mais également d’en faire une vraie manne économique et culturelle.

Les villes ne se contentent plus seulement d’attirer les géants de l’économie comme Google, Amazon, Airbus, Toyota. Ces sociétés se composent de salariés, et ces salariés doivent avoir une qualité de vie adéquate dans leurs cités. Cela veut dire tranquillité mais aussi dynamisme culturel et festif avec une offre étoffée et unique.

C’est aujourd’hui la mission des maires de nuits et ambassadeurs à travers le monde, l’enjeu est de faire de la nuit un champ d’expression, de culture, mais aussi de respect de tous, résidents, travailleurs et noctambules.

Une nuit où vous pouvez dormir, célébrer, écouter de la musique, rire, manger et boire, est une nuit qui appartient à tous, et qui propose beaucoup. Voilà le vrai enjeu de nos cités la nuit.

 

Quelles sont les actions à travers le monde ?

L’action des maires de nuits et ambassadeurs peut prendre diverses formes. Déjà, à l’international au travers du collectif que nous formons, l’INAF (International Night Ambassador Federation). Et les initiatives sont trop nombreuses pour les lister de manière exhaustive, mais peuvent être classées en champ d’action :

 

1)     Institutionnel : L’enjeu ici est d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’intérêt de traiter le sujet, et de se doter d’un conseil de la nuit, d’un élu, ou d’un représentant qui sera dédier à traiter les problématiques liées à la nuit, au champ nocturne. En exemple, Madrid, à l’initiative de notre cher confrère Jorge Sanza, va se doter en septembre d’un conseil de la nuit rattaché à la Mairie. Ce travail de longue haleine, de lobbying et de sensibilisation qu’il aura réalisé va permettre à la capitale espagnole de se doter d’une vraie structure administrative pour traiter ces sujets. Autre exemple, l’action portée par l’ambassadeur de la nuit à Tokyo, ce dernier a œuvré pour la révocation d’une loi polémique qui interdisait officiellement l’ouverture d’établissement où l’on danse après minuit. Ainsi jusqu’à l’année dernière vous pouviez ouvrir un karaoké ou un café jusqu’à 6h du matin, mais pas une discothèque. Ces dernières jusque-là agissaient dans l’illégalité la plus totale mais tolérée et c’est l’action menée par notre confrère Zeebra qui aura permis de corriger cela.

 

2)     Culturel : L’enjeu ici est de conserver la capacité de création depuis la racine dans nos cités en terme artistique. Il n’est pas question d’attirer David Guetta et Beyonce ici, il est question d’inciter la population locale à la création et à l’expression en faisant appel à son talent propre, aux jeunes et moins jeunes. Il s’agit de fournir les infrastructures, une scène, des lieux d’expressions artistiques à nos talents. Ceux-ci sont latents, ils n’attendent qu’à être révélés. Combien de Nougaro, Zebda, Big Flo et Oli se cachent encore dans nos quartiers ? L’idée est de laisser bourgeonner la créativité en lui offrant la place, ce qui résulte en une vraie diversité artistique, nécessaire pour une scène locale non mainstream. A titre d’exemple, à Berlin, Lutz Leichsenring et ses compères ont créé le « Creative Footprint ». Ce projet, méthodologie universelle résultant d’une collaboration d’universitaires, associatifs et artistes, permet de mesurer l’évolution de la créativité artistique d’une ville, son offre, la répartition sur son territoire.

 

3)     Urbanisme : Transports, sécurité, accessibilité, conditions de travail telles que crèches nocturnes, premiers secours ou autres sont également des enjeux majeurs, pour nos travailleurs de nuit, pour nos noctambules. Car oui, la vie ne s’arrête pas à 21h, des infirmières, des policiers, des serveurs, des agents de maintenance, etc. permettent à la ville de continuer la nuit, de prendre le métro, de se faire soigner ou de se sentir en sécurité. Et ces individus font face à des manques de transports, à des problématiques pour faire garder leurs enfants la nuit, ou à une mise sur le banc de la société car ils sont en « décalés ». Par exemple Madrid, et en son nom son ambassadeur Jorge Sanza, défend le projet auprès de la Mairie pour une ouverture du métro 24/24.

 

4)     Economie : Le poids économique de la nuit est encore trop souvent sous-estimé car nocturne et parfois tabou. Pourtant, les bars, restaurants, cinémas, hôtels, théâtres, discothèques, et autres vivent la nuit et animent l’économie locale et du tourisme. En attestent le Pôle d’Excellence « Tourisme Nocturne » lancé en 2015 par le gouvernement français, mais également la réflexion menée par New York sur le fait d’élire son propre Maire de Nuit afin de dynamiser et « nourrir » l’économie nocturne de la grosse pomme. Au niveau des maires de nuit actuels, des études économiques sur le champ nocturne sont menées à Toulouse afin de peser le poids économique la nuit. Cette initiative, qui fait office de projet pilote, est regardé de près par l’INAF (International Night Ambassador Federation) et sera sûrement décliné, comme le Creative Footprint, selon une méthodologie universelle et appliquée dans les différentes grandes villes volontaires.

 

5)     Prévention et éducation : Parce que tout le monde ne vit pas la nuit mais que pourtant la nuit appartient à tous, il est important de traiter d’éducation et de prévention. Que cela soit de la lutte contre les nuisances nocturnes, le port du préservatif, ou simplement l’apprentissage d’être un fêtard respectueux, la nuit doit être appréhendée de manière durable et qui profite à tous. C’est pourquoi il est important d’agir auprès des jeunes par exemple au sein des lycées, et auprès des moins jeunes directement dans les établissements afin de transmettre les bons us et coutumes pour une nuit sereine et qui appartient à tous. En l’occurrence, Toulouse Nocturne réalise des interventions dans les lycées et a édité des guides de prévention « Toulouse en mode nuit » et « La Haute Garonne en mode nuit ».

 

 

Qu’est-ce que retient Toulouse Nocturne de ce sommet ?

Toulouse Nocturne a historiquement son cheval de bataille : prévention, éducation, transports et économie. Mais au-delà, il apparait crucial que les actions de Toulouse Nocturne et Occitanie Nocturne se portent aussi sur le champ culturel, en s’appuyant sur l’expertise de nos confrères à Amsterdam, Berlin, Zurich et autres. Pourquoi ne pas rêver d’une Toulouse avec une scène musicale indépendante, diverse et riche ? Pourquoi ne pas œuvrer à inciter l’expression culturelle de nos citadins, à travailler à la diversité de nos établissements nocturnes afin de varier et enrichir notre offre de nuit ?

Voilà le complément d’actions que nous souhaitons mener à l’avenir, et dont les deux premières étapes seront probablement la mise en place du Creative Footprint à Toulouse, et la constitution d’une équipe dédiée au volet culturel, soutenue par l’expertise des autres membres de l’INAF.

 

Un mot sur l’avenir, pourquoi s’intéresser à la culture ?

Nous vivons depuis près de deux siècles sur un modèle de croissance économique reposant principalement sur l’exploitation de ressources finies. L’éveil des consciences sur l’écologie et les limites de notre bonne vieille Terre mais également les inégalités humaines qu’engendre un tel système nous font poser la question : quel avenir pour notre économie ?

Un certain nombre d’économistes, dont le premier Fritz Maschlup en 1962 privilégient la piste d’un avenir fait d’économie du savoir. Le principe est simple : les ressources naturelles sont finies, dans un monde fini, et ainsi la croissance ne peut être infinie. Tandis que le savoir et la connaissance sont des ressources infinies, immatérielles, qui peuvent constituer le socle de notre économie de demain.

De demain ? En vérité, selon ces économistes, le virage de ce changement a été amorcé dans les années 90. Et si le processus est long, on peut constater aujourd’hui l’importance de l’information dans notre économie. En effet, à la fin des années 90, l’économie de la connaissance représente 50% du PIB des pays de la zone de l’OCDE.

Si ces principes peuvent paraître éloignés de notre quotidien de simples citoyens, ils sont pourtant une réalité qui prend vie dans nos villes. Alors soutenons nos esprits, nos intellectuels, notre créativité, et tournons-nous vers l’avenir. Plutôt que de subir notre avenir, façonnons-le.

 

 

Pour aller plus loin - Articles complémentaires :

City Branding : https://www.laposte.fr/lehub/Bienvenue-a-l-ere-des-villes

https://www.streetpress.com/sujet/122514-city-branding-quand-les-villes-vendent-leur-image

Pôle Excellence Tourisme Nocturne : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/tourisme/l-action-du-maedi-en-matiere-de-promotion-du-tourisme/cinq-poles-d-excellence-pour-renouveler-l-image-touristique-de-la-france/article/pole-tourisme-nocturne

Le projet de Maire de nuit à New York, pour les anglophones : http://www.nydailynews.com/opinion/new-york-city-night-mayor-nourish-nightlife-industry-article-1.3256607

L’économie du savoir : http://www.oecd.org/fr/sti/sci-tech/leconomiefondeesurlesavoir.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_du_savoir

Creative Footprint : http://creative-footprint.org/

INAF : http://inaf.world/night-mayor/

https://www.facebook.com/INAFederation/

 

 

 


12/07/2017
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Tel Aviv - 1 nonstop city

Avant toute chose, qu’il est bon de revenir sur ce blog de voyage, lui donner vie à nouveau, reprendre aussi bien l’écriture que l’exploration de notre monde si vaste et fascinant. Trois années d’absence sur ce dernier et pourtant, quelques pays ont été fait entre temps : Maroc, Irlande, Belgique et aujourd’hui, Israël, pays pour lequel nous nous retrouvons. Mais le rythme de la vie est tel, pour chacun d’entre nous, que je me suis tenu éloigné du clavier pour de nombreuses raisons, certaines bonnes, d’autres moins légitimes.

Parmi les excellentes raisons, l’écriture de mon premier roman qui est encore en cours, et promis, je vous en reparlerai bien vite.

 

Mais tout d’abord, revenons à nos premiers amours, le voyage, ce frisson de découverte. Comme disait Saint Augustin : « Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page », alors continuons notre lecture ensemble !

 

Tout d’abord un peu de contexte pour ce qui ne le connaissent pas. Ce voyage n’est pas réellement d’agrément, beaucoup le classeraient dans les voyages d’affaires. En vérité, je me rends à Tel-Aviv en compagnie de Christophe Vidal, mon ami et Maire de la nuit de Toulouse. Nous y sommes invités par le ministère des Affaires Etrangères israélien et le maire de Tel-Aviv pour assister au « Sommet International de la politique de la ville la nuit ». Christophe y est évidemment invité en qualité de Maire de la nuit de Toulouse et président de Toulouse Nocturne, tandis qu’il m’a fait l’immense honneur de m’y convier en qualité de responsable communication de Toulouse Nocturne.

 

Nous y passons donc 4 jours pleins en compagnie des délégations de huit autres maires de la nuit ou fonctions assimilées, à savoir : Berlin, Tokyo, Zurich, Amsterdam, Groningen, Nijmegen, Paris et Madrid. Le but du voyage est officiellement d’échanger sur ce que chacun réalise dans sa propre ville, les changements qu’il provoque, les difficultés qu’il rencontre, mais c’est aussi l’occasion de voir ce que Tel Aviv a à offrir sur le plan nocturne, ville réputée mondialement pour son dynamisme nocturne et culturel, une ville qui ne dort jamais !

 

 

Maintenant que le contexte est planté, venons-en à la question principale sur le plan personnel… est-ce que j’ai apprécié ce séjour ? Et bien tout d’abord, pour répondre avec honnêteté à cette question il faut prendre du recul, beaucoup de recul. Du recul car, en effet comment est-il possible de ne pas apprécier un tel séjour dans les conditions dans lesquelles nous l’avons vécu ? Nous avons été accueillis comme des rois, invités à débattre d’un sujet qui nous passionne. J’ai passé quelques jours avec des gens dont je partage les valeurs morales et la vision pour notre avenir, pour parler d’un sujet que nous aimons, et le tout dans un cadre où nous avons été choyés et dorlotés.

 

Pour mettre en perspective, le ministère des Affaires Etrangères a dépêché une berline qui nous attendait sur le tarmac à notre arrivée en avion. Pas de file d’attente, pas le même chemin que tout le monde, non, nous montons directement dans la berline qui nous amène à l’autre bout de l’aéroport pour passer les contrôles de sécurités. Le contrôle du passeport, qui lui est obligatoire, se fait en express en passant devant tout le monde guidé par notre chauffeur. Personnel attentionné, au petit soin, voilà le mot d’ordre sur tout le séjour. Notre agenda est au cordeau (probablement trop justement) et nous enchaînons les rencontres et les découvertes de lieux en rapport avec la nuit.

 

Pour bien comprendre, il faut bien admettre que si je vous emmène dans le meilleur restaurant festif de la ville, que c’est le propriétaire (pas le patron, j’ai dit le propriétaire…) qui vous accueille en vous prenant dans ses bras, que toutes vos consommations sont illimitées et gratuites, de la meilleure qualité, et que votre service est clairement prioritaire par rapport aux autres clients normaux… difficile de passer un mauvais moment non ?

 

Quelques couacs sont quand même présents notamment niveau organisation, toutes les découvertes ou visites ne sont pas très intéressantes ou à propos vis-à-vis de notre regard nocturne comme cette visite mercredi matin de la boutique du « meilleur » couturier de Tel Aviv. De toute façon, tout ce que nous voyons nous est présenté comme à minima le meilleur d’Israël, voir le meilleur du monde. Mais dans l’ensemble, tout est aux petits oignons même si on se plaint de notre côté de ce manque de liberté car nous sommes trop cadrés, le programme minuté, les discours léchés.

 

Mais ce qui apparaît comme un couac est en fait savamment orchestré et est, en tout point, une franche réussite.

 

En effet car, et ils ne s’en sont pas cachés… le but officieux n’est pas tant d’ouvrir le débat sur la vie nocturne, le but de cette opération, largement assumé par ailleurs tant dans les gestes que dans les paroles, c’est bien de nous charmer. Nous charmer car nous sommes prescripteurs, car nous portons une voix sur la nuit, et que si chacun de ces maires de nuit rentre en son pays scandant que Tel Aviv est la ville la plus dynamique, festive, et plaisante à vivre jamais explorée… et bien leur opération de marketing sera un succès.

 

Le monde change, les villes deviennent des sources d’attractions touristiques et culturelles plus grandes et importantes que les états. En témoigne les politiques actuelles menées par les mairies de Paris, Londres, Toulouse (qui n’a pas vu le spot TV institutionnel ?...), Berlin, etc. Dans cette compétition des métropoles, il est hors de question de laisser une longueur d’avance à une telle ou une telle.

 

Le marketing prime, la ville devient une multinationale aux codes de start up bouillonnante. Voilà le vrai contexte de notre venue. De plus, oserai-je soulever la question de pourquoi est-ce le ministère des Affaires Etrangères et pas celui du tourisme qui a organisé tout ceci ? Après tout, il y a un enjeu géopolitique majeur derrière mais ça… c’est une autre histoire.

 

Ensuite, une forme de paradoxe, de… dichotomie m’a frappé sur l’ensemble de la ville de Tel Aviv. Cette ville, de par son histoire est jeune, très jeune, ayant fêté son centenaire récemment. Cela se traduit par une architecture inspirée du style Bauhaus, ou dit « international ».

 

Autant le dire, la ville est très peu esthétique, des bâtiments froids, un sur deux est en ruine rappelant que nous sommes dans une région en guerre, aucun espace vert. Et pourtant, à côté se dressent çà et là des buildings de verre voués à l’esprit start-up de la ville, une créativité bouillonnante qui se ressent partout, dans chaque interaction. Cette cité flaire bon l’énergie, l’optimisme et le dynamisme.

 

Ce paradoxe est d’autant plus troublant que si l’extérieur des bâtiments est bien souvent laissé à l’abandon, pour rester correct, l’intérieur est toujours coloré et décoré avec goût. Que ce soit chez l’habitant, les restaurants ou autres, il est plaisant et choquant à la fois de pousser une porte en fer rouillée, plantée dans un mur décrépi, et de pénétrer dans un havre de paix. Ainsi les intérieurs sont souvent raffinés et délicats. Comme si les israéliens eux même se désintéressaient complètement des apparences pour se concentrer sur le « moi », ou sur le « chez moi ». Cela se traduit également dans leurs tenues, où l’homme d’affaire accompli sera vêtu d’un short, sandales et t-shirt informe, se riant du fait que je porte une chemise ou des chaussures habillées.

 

Et puis il y a Jérusalem, une journée seulement pour appréhender ce qu’elle a à offrir. Et si Tel-Aviv est jeune, la ville trois fois Sainte est très ancienne, si chargée d’histoire que cette émotion vous prend aux tripes quand vous la pénétrez. Bercés par les paroles passionnantes de notre guide dépêchée par le ministère, nous revivons l’histoire de cette ville, des guerres saintes, et de cette cohabitation des trois grandes religions monothéistes qui vouent un culte unanime et commun. Si Tel Aviv est la jeune, Jérusalem est l’ancienne. Si Tel Aviv est marquée par l’esprit de créativité, d’entreprise et l’absence de religion, Jérusalem est une ville de mémoire, d’Histoire avec un grand H, pour un peu moins de 4 milliards d’individus sur terre. L’une le pas dans l’avenir, l’autre le pas dans le passé, et ainsi avance en crabe l’Israël, jeune nation qui fera tout pour s’inscrire durablement dans le futur.

 

Je dis « fera tout » parce qu’en échangeant avec les locaux, quand j’ai demandé leurs sentiments sur la guerre israélo-palestinienne, voici leurs réponses : tout d’abord, il apparait que la jeune génération revendique ne souhaiter que la paix et être lassée de la guerre. De plus, il faut bien reconnaître que le service militaire obligatoire de 3 ans (2 pour les femmes) conditionne également leurs visions de la situation, où ils se sentent agressés. Je peux comprendre qu’il est difficile d’avoir le recul nécessaire pour décider qui est l’agresseur, quand le matin ou trois ans en arrière, vous subissiez un tir de rocket. Egalement, pour leurs ressentis, ils dénoncent que nos médias ne communiquent pas les bonnes informations, citant plusieurs exemples d’histoires détournées ou avec des détails d’importance manquants. Enfin, à la question « Que pensez-vous du monde qui n’est pas d’accord avec votre guerre et qui juge que la seule voie vers la paix est le dialogue », ils ont répondu :

 

1)      « Il est appréciable que le monde se soucie de nous, cela veut dire qu’au moins l’occident s’intéresse un peu à cette partie du monde… mais si vous n’y vivez pas, de quel droit jugez-vous ce qu’il s’y passe ? »

2)      « Vous avez vite oublié que les mêmes qui critiquent sont ceux-là même qui ont fait la seconde guerre mondiale, et que c’est la seconde guerre mondiale qui a créé et provoqué ce qu’il se passe aujourd’hui »

3)      « Parler du conflit en Israël j’ai l’impression que c’est « trendy » (branché en français) chez vous, en tout cas plus que de parler de la Syrie ou de la guerre au Congo qui font bien plus de morts que chez nous »

 

Ceci ne justifie rien à mes yeux, ni les morts ni les massacres. Et loin de moi l’idée de lancer un débat par ce billet d’humeur, chacun son opinion. Je constate cependant que comme bien souvent, les gens impliqués dans un conflit en ont une vision bien différente de ceux de l’extérieur, et qu’une nouvelle fois, seul le dialogue peut ramener à la raison des ressentiments séculaires.

 

Pour conclure, nous ressortons de là débordant d’énergie malgré un nombre d’heures de sommeil bien maigre vous vous en doutez, après tout on ne peut visiter une ville le jour ET la nuit tout en trouvant du temps pour dormir. Nous en ressortons aussi confiants pour l’avenir de nos cités, et cela donnera suite à un autre article qui traitera plus du fond que de mon ressenti, présentant les enjeux, les voies de développement et les challenges de nos cités bien aimées.

 

Merci ami lecteur, cela fait du bien de revenir aux premiers amours, et à très vite !

 

 


03/07/2017
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Jakarta


06/03/2014
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Paysages d'Amérique du Sud


10/02/2014
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Blog

Bonjour, nous revoici, nous revoilà, il nous reste encore une semaine.

 

Nous nous excusons du manque de contenu ce dernier mois, mais nous n'avions pas ou peu accès au wifi, donc dans l'incapacité de maintenir le blog à jour.

 

Bonne nouvelle : vous aurez normalement du contenu chaque jour :)

 

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Sylvain et Guillaume


10/02/2014
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Torres del Paine


08/01/2014
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Poème Torres del Paine

Poème inspiré par la beauté des paysages de Torres del Paine:

 

 

Pas à pas j’arpente à l’ombre

Cette ode à la virginité

Dont seul sait l’initié

Jouir sans jeter l’opprobre.

Il s’y fredonne une mélodie

Pour l’auditeur aguerri :

D’une, l’oiseau et sa trille,

De deux, l’eau et son clapotis.

 

Ici je suis un intrus.

Spectateur privilégié

De cette beauté perdue,

J’observe le cœur léger

Ce glacier qui me domine.

Chili ou Argentine,

J’aurai été au bout du monde

Pour trouver une paix féconde.

 

Enfin je m’endors sur ces mots,

Les membres raides et transis

Se réfugiant vite au chaud

Face à la douceur de la nuit.

 

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28/12/2013
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Torres del Paine - Patagonie


28/12/2013
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Patagonie - Pinguineira


21/12/2013
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Sydney - Punta Arenas

Sydney – Punta Arenas, un long voyage !

 

Buenas tardes à nos chers lecteurs ! Nous sommes vivants, et actuellement à l’aéroport de Santiago de Chile en partance pour Punta Arenas en Argentine !

 

Quand nous arriverons, cela fera 36 heures non stop que nous aurons été soit dans un aéroport soit dans un avion, depuis Sydney jusqu’à l’Argentine en passant d’abord par Auckland puis Santiago… le temps commence à être long et la fatigue se fait sentir.

 

L’Australie mérite sûrement un article et beaucoup d’attention car elle regorge de merveilles, mais au bout de 3 jours passés dans la ville de Sydney, nous n’avons certainement pas la prétention de pouvoir décrire ses habitants et sa beauté. Le peu que l’on puisse dire est que nous avons été bien accueilli, les australiens sont spontanément serviables et même soucieux de nous aider dans nos pérégrinations. Même si l’aéroport est un beau « bordel », un méli mélo sans organisation comparé à ce que nous avons vu ailleurs, c’est amplement rattrapé par la sympathie des locaux.

 

Et nous retiendrons Sydney pour avoir été clairement le plus bel endroit où nous avons dormi. En effet nous avons séjourner au Wesley College, dans des chambres relativement minimalistes (justifiant le faible tarif) mais le cadre était somptueux dans un magnifique style géorgien des grandes universités anglaises.

 

Enfin, nous voilà bientôt en terre argentine pour la seconde partie de notre périple, et il nous tarde ! A nous la Patagonie, les routes sans fins dans des paysages magnifiques, le nouvel an à Buenos Aires… et surtout l’Aventure avec un grand A.

 

Ce petit article a avant tout vocation à expliquer que nous donnerons peu de nouvelles pendant toute la durée de notre passage en Argentine, car justement, nous avons décidé de vivre l’aventure pleinement.

 

Notre objectif : durant 3 ou 4 semaines que nous passerons en Argentine, nous espérons louer un véhicule, dormir dans la tente et chasser/pêcher notre propre nourriture, en vrais aventuriers ! Nous avons le matériel, l’envie, et accompagnés de quelques réserves de sécurité, nous sommes persuadés que ce séjour sera des plus enrichissant !

 

Nous espérons pouvoir nous connecter de temps à autres afin de vous donner des nouvelles et mettre en ligne nos écrits/photos/vidéos.

 

A bientôt pour de nouvelles aventures !

 

Anecdote : Après avoir été systématiquement contrôlé dans chaque aéroport en Asie (semble t il que j’ai une tête d’origine arabe, que ma couleur de peau est inhabituelle, et que le nom de Santolaria attire la suspicion…), une anecdote supplémentaire s’est produite à Sydney :

 

Interpellation à la douane export, avec contrôle d’identité, fouille au corps, et on m’a demandé si j’avais fait de la prison récemment ou si j’étais recherché dans un quelconque pays… Notre théorie ? Vu la réaction systématique qu’entraine mon passeport, je dois avoir un homonyme recherché !

            


18/12/2013
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