GandSaroundtheworld

GandSaroundtheworld

Bangkok

Tout d’abord, nous nous excusons pour le manque d’articles récemment, une bonne connexion internet nous faisant défaut, nous n’avons pas pu alimenter le blog comme nous le souhaitions.

 

Reprenons donc le fil de notre histoire sur l’île de Bali, dans la foulée de la célébration de Ganungan. Nos derniers jours sur ce petit paradis n’auront pas été auréolés d’autant de découvertes que les premiers, mais notre émerveillement est resté constant. Alors même que ces mots sont écrits depuis la Thaïlande et ses charmes, l’Indonésie reste pour nous une oasis de bonheur dans laquelle notre cœur est resté, peut être pour toujours.

 

C’est très exactement ce sentiment qui nous anime alors que nous sommes dans l’avion pour Bangkok et ses lumières. Ne me méprenez pas, continuer le tour du monde n’a rien perdu de son charme, et notre rythme cardiaque continu de s’exalter d’impatience et de l’enthousiasme des deux lionceaux naïfs que nous sommes. Mais ce serait mentir que de dire que la population indonésienne ne nous aura pas irrémédiablement marquée.

 

Preuve en est : le plaisir différent, presque amoindri mais bien présent que nous avons actuellement à découvrir la Thaïlande. Bangkok est très similaire d’aspect à Jakarta, du moins le jours. Si ce n’est l’odeur d’égout permanente de la capitale indonésienne, ici tout est pareil. La ville véhicule ce facteur « x » de bordel organisé, ce chaos généralisé que les habitants semblent tant affectionner, et nous aussi.

 

La ville présente de nombreuses zones qui semblent en perpétuelle construction, les hauts buildings côtoyant des taudis comparables à des bidons villes de fortunes. La population est souriante, mais moins avenante et curieuse de nous connaître. Bangkok est bien plus habituée au touriste que ne l’est Jakarta.

 

Cependant, la capitale Thaï se démarque fortement par un paradoxe surprenant : la sur-affluence de touristes n’a pas empêché les bangkokois de ne rien connaître à la langue de Shakespeare. Il en devient bien dur de demander son chemin et de vouer son voyage au système « D ». Nous en éprouvons des difficultés qui ne cessent de ponctuer notre séjour ici d’anecdotes  et de faits divers aussi comiques qu’embarrassants.  Croyez nous, demander à un taxi de nous emmener à la bonne adresse relève de l’épopée la plus grandiose à la manière de l’Odyssée d’Homer… en plus court, certes !

 

Nous avons également le réel plaisir de recevoir deux invités de marques, qui réchauffent nos cœurs et permettent de rompre le mal du pays : Yann, un ami, et Marina, la douce et tendre de Sylvain nous rejoignent pour ces dix jours d’aventures au pays de la boxe Thaï. A la manière d’un réveil en grande trombe, ils frappent à notre porte à 8h30 du matin, et nous envahissent de leur bonne humeur et de leur énergie qui nous portent vers l’avant pour attaquer cette nouvelle journée.

 

Je n’aurai malheureusement que peu à vous dire sur Bangkok, tant cette ville a du mal à se démarquer par une originalité quelconque, surtout après avoir vu Jakarta. Point notable, la culture Thaï ici est en retrait par rapport à l’occidentalisation, qui touche et perverti les quartiers les plus « upés » que nous avons pu voir, les grands centres commerciaux faisant face aux petites échoppes locales impuissantes. Ce contraste est saisissant, et à la fois désolant tant nous avons l’envie de leur crier de protéger leur culture et de ne pas tomber dans le piège du consumérisme. Nous ressentons comme un besoin de cette société de coller aux codes culturels des pays développés, comme si le clonage était la solution qu’ils avaient trouvée pour acquérir leur place dans la mondialisation. Cette sensation omniprésente n’est sûrement pas pour rien dans l’arrière goût amère de cette ville pourtant pleine de charmes.

 

Justement, Bangkok se révèle au coucher du soleil, se dévoilant avec une pudeur virginale pour nous montrer les perversités qu’elle renferme. Une fois la nuit venue, la ville change du tout au tout, se parant de ses plus beaux atours, elle s’illumine avec un second souffle des plus charmeurs, comme si la ville entière respirait après une journée de pollution et de dur labeur, les sourires s’étirant sur les visages. Le jeu de couleur sous ce nouvel éclairage est grandiose, et confère à cette ville une double personnalité qui, surement, en fait son charme. Rien n’est reconnaissable tant l’éclairage est omniprésent. Je n’ai jamais vu New York, mais si je devais imaginer la sensation que procure la remonté de Broadway jusqu’à Time Square en pleine nuit, je l’imaginerai comme ce que nous avons ressenti en pleine rue de Bangkok. Vie, jeunesse, énergie et lumières…

 

Pour donner une raison à nos errances, nous avons tous 4 acheté des places pour le Rajadamnern Stadium et son spectacle de Boxe Thaï en ce dimanche soir. À se faire plaisir, autant qu’à s’asseoir au troisième rang proche du ring pour quelques billets de plus. Et c’est au milieu des cris des parieurs, à tout juste 3 mètres du combat, que nous profitons du spectacle. L’odeur âcre de la sueur, les beuglements de l’entraineur ou le coup sourd des coups de pieds participent à notre immersion, alors que nous mêmes devenons acteurs, comme tant d’autres. Nous crions, et supportons le combattant de notre cœur avec ferveur, dans la victoire comme dans la défaite. Nos applaudissements perdent rapidement leurs valeur de politesse pour éclater depuis le fond de nos entrailles, les regards complices nous démontrant que cet engouement est partagé.

 

Paradoxalement, je me demande si ce ne sont pas les pulsions animales qui reprennent le dessus, nos yeux cherchant à se régaler de la sauvagerie de la scène, alors que m’échappent les codes de respects et le rituel dû à tout ce cérémoniel. Les combats s’enchainent, et nous nous faisons experts le temps de quelques matches, échangeant nos pronostiques et riant de ce local qui s’arrache les cheveux après que son champion ait perdu, emportant dans sa défaite le montant de son pari.

 

Le spectacle aura été total, stimulant tout les sens. En effet, à chaque combat la même mélodie agaçante et crescendo vrille nos tympans. Mais quand vous arrêtez d’y prêter attention, la magie opère… d’un fredonnement insupportable, la mélodie se transforme en hymne qui sublime le rythme des combats et nous rend fiévreux, suspendant notre souffle à chaque coup porté. Le cocktail est réellement perturbant d’efficacité dans l’immersion. Et pourtant je ne suis pas amateur de combats.

 

C’est ravis d’avoir partagé un instant de vie, avoisinant la religion pour ce peuple respectable entre tous, que nous quittons le stadium pour rentrer à l’hôtel. Le lendemain est réservé au départ vers le nord et ses charmes culturels, notamment grâce à un bus de nuit.

 

Je ne cesse de m’émerveiller comme un enfant de la diversité qu’offre ce monde, celui-ci est grand, et il n’est possible d’en comprendre et d’en éprouver l’immensité qu’en le parcourant. Il reste tant à vivre, tant à apprendre, et j’espère que ces écrits égayent votre appétit pour vous pousser vous même à le découvrir… car ces expériences, au final, ne se racontent pas, elles se vivent.



30/10/2013
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 15 autres membres